RUBEN ET JEANNE SAILLENS, par Marguerite Wargenau-Saillens
Le plus connu des évangélistes français au tournant des XIXe et XXe siècles reste une figure prophétique pour le XXIe.
Après de brèves études bibliques à Londres, il fit ses premières armes
dans l’évangélisation en milieu populaire aux côtés de Robert W. MacAll.
Fondateur d’une Église baptiste à Paris, secondé par sa femme Jeanne,
il eut une intense activité d’évangélisation dans toute la France et fit
des voyages réguliers dans les pays anglo-saxons (Grande-Bretagne,
États-Unis). Pionnier en francophonie des « conventions chrétiennes »
qui attiraient des milliers de fidèles, il créa en 1921 l’Institut
Biblique de Nogent-sur-Marne dont il fut le premier directeur.
Ruben Saillens fit aussi de nombreuses
incursions sur le terrain politique : favorable à la Commune dans sa
jeunesse, il sera en 1885 hostile à l’intervention française à
Madagascar, ce qui lui vaudra l’hostilité durable du parti colonial.
Partisan déclaré du capitaine Dreyfus, son philosémitisme s’affirmera
encore dans les années précédant la Seconde guerre mondiale.
Ce Cévenol infatigable manifestera aussi
des dons littéraires hors du commun (il aura même l’honneur d’être
plagié par Léon Tolstoï lui-même !). Il sera ainsi l’auteur de « la
Cévenole », hymne fédérateur des descendants de Camisards, ainsi que de
nombreux autres cantiques. Sa fille Madeleine (dont les Éditions Ampelos
ont publié le Journal de la Grande Guerre)
sera la première française pasteure baptiste et plusieurs de ses
petits-enfants s’illustreront dans diverses activités missionnaires et
éducatives.
Prix public 22€
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